Zator Mbaye tacle Me El Hadji Diouf: «Il ne vient à l’Assemblée que lorsqu’il y a les caméras»

Secrétaire général des jeunes de l’Afp, coordonnateur des jeunes de la coalition BBY et honorable Député, Pape Diallo, plus connu sous le nom de Zator Mbaye, a été l’invité du Grand Oral. Sur les ondes de Rewmi FM, il est largement revenu sur les déclarations de Me El Hadji Diouf, la situation de l’Assemblée nationale, la suspension des investitures, entre autres sujets.

 « Ce qu’a dit Me  Diouf est une hérésie »

« Il a indiqué que 30 millions de nos francs sont détournés chaque mois à l’Assemblée nationale. Je dois vous dire que c’est une énormité, une hérésie encore une fois de plus venant de Me El Hadji Diouf. C’est une impossibilité de détourner chaque mois 30 millions car la vidange n’est pas mensuelle.

L’opération de vidange se tient par rapport au nombre de km que le véhicule parcourt. Sur ce point, il raconte des contrevérités. Le deuxième aspect, c’est que moi, je suis titulaire d’un véhicule comme le sien. Ma dernière note de vidange s’élève à 21.500 francs. Je n’ai jamais vu une facture de vidange à 150.000 francs.

Je le défis de montrer à la face du monde cette facture. Je vous assure que si c’est vrai, je ferais partie des députés à ses côtés qui porteront ce combat pour lutter contre. (…) Toutefois, il y’a de quoi revoir les textes pour éviter ces genres de déclarations qui n’ont un seul objet, jeter l’anathème sur les parlementaires, de les laisser à la vindicte populaire. Ce qui n’est pas juste, ce qui n’est pas bien.

Ce que je comprends sur sa déclaration, c’est de créer un sentiment de révolte chez les populations pour espérer en retour capitaliser des voix. Mais je pense que ce n’est pas une bonne stratégie. Il ne vient à l’Assemblée nationale que lorsqu’il y’a les caméras ».

« Je refuse d’être l’un des députés les plus nuls »

Vous savez au Sénégal, il y’a des perroquets politiques. Ils aiment répéter à longueur de journée sans pour autant avoir des éléments de comparaison. Je n’ai pas été Député de la 10ème ni de la 11ème législature, ce que je peux considérer, je le fais au vu de ce que j’en ai vu ou de ce que j’en ai lu. Je peux vous dire que pendant cette législature, beaucoup de chantiers ont été abattus.

Des chantiers qui peuvent s’appeler la traduction simultanée, l’échange entre le Premier ministre et les députés sur les questions liées à l’actualité, la réfection de la bibliothèque, la formation continue des parlementaires. C’est la 12ème législature qui a été la législature expérimentale de la parité. Je vous assure qu’à l’Assemblée nationale, les meilleurs députés sont les députés femmes.

Venez en commission ou en plénière, vous verrez plus de femmes. C’est vrai que la parité peut avoir des inconvénients mais, de ce point de vue, elle peut avoir des avantages. Alors l’un dans l’autre, comparer la 10ème à la 11ème du temps de Me Abdoulaye Wade avec Doudou Wade qui a crié sur tous les toits. Je vous rappelle que c’est lui-même qui avait fait renvoyer sine die des députés de l’Assemblée nationale. Il a confisqué leurs véhicules, leurs salaires pendant plusieurs années. (…)

En tout cas, moi je refuse d’être l’un des députés les plus nuls de l’histoire du Sénégal parce que j’ai beaucoup appris dans cette école de formation de l’homme d’Etat. Moustapha Niass ne peut pas être le Président de l’Assemblée nationale la plus nulle de l’histoire du Sénégal si on voit son cursus, entre autres ».

« Et l’absence de  proposition de loi pendant cette 12ème législature »

« Quand j’entends ces types de réflexion venant d’un homme d’Etat, je suis ahuri. Parce qu’au Sénégal, nous sommes dans un régime présidentialiste où l’essentiel des pouvoirs est entre les mains de l’exécutif. C’est le Président de la République qui définit la politique de la nation.

Le Premier ministre n’est pas responsable devant l’Assemblée nationale, mais il est responsable devant le Président de la République qui le nomme et qui le dégomme à sa volonté. Dire qu’au Sénégal qu’il y’a plus de projets de loi que de propositions de loi, c’est ça qui est normal.

Toutefois, il arrive parfois que le député ne soit pas suffisamment outillé. Dans ce cadre, les propositions de loi sont mal écrites et si elles le sont,  elles sont  tout simplement rejetées.

Aussi, s’il y a une incidence financière et que le député n’arrive pas à faire une proposition de chapitre, c’est une proposition qui est sans suite. On n’a pas besoin de communiquer là-dessus. Par contre, c’est le gouvernement qui exécute les politiques publiques.

« Je trouve juste la suspension des assemblées générales d’investiture »

« Je trouve cette décision juste et convenable. Je dois vous dire que c’est la décision qui s’imposait. Même s’il y avait des investitures dans une seule maison, vous verriez plusieurs candidatures. Dans la coalition BBY où il y a plus de 200 parties prenantes, imaginez toute la difficulté que les uns et les autres peuvent avoir à s’accommoder sur une, deux ou trois personnes.

Les gens ont essayé d’abord dans les partis, ensuite les coalitions puis les grandes coalitions, mais le Président n’a cessé depuis lors d’attirer l’attention de ses camarades de la coalition en leur disant attention, il ne faut pas que nous parvenions à exacerber les Sénégalais. Les gens n’ont pas compris et il a arrêté.

D’ailleurs, on ne devrait plus voir ces théâtres d’investiture au Sénégal. Parce que dès lors que le dernier mot revient au leader, on devrait tout simplement lui demander de procéder au choix des camarades qui seront investis sur les listes. Car, ils sont mieux à même de connaître tout le monde. Le Président est la personne la mieux informée et nous devons faire confiance en nos leaders. Donc, je pense que c’est une excellente chose ».

Avec Senegal7