3e mandat : Ce « démon » qui ne meurt et qui renaît toujours de ses cendres !

Dimanche 23 février dernier au détour d’une rencontre organisée par les jeunes Aperistes de la banlieue, le Secrétaire Général de la Présidence de la République annonce que l’histoire de Macky Sall avec le peuple Sénégalais n’était pas finie. Elle va se poursuivre jusqu’en 2035, avait renchéri Mohammed Boune Abdallah Dione. L’Ancien premier ministre reviendra à la charge le lendemain, lundi 24 février, date qui coïncide avec l’an un de la réélection du Président Sall. Chez nos confrères d’E.MEDIAS, il remet en cause le principe tant souhaité de la limitation du mandat présidentiel. Le débat n’est pas tranché par la doctrine, Quelle est la pertinence de limiter le mandat présidentiel ? Ce qui n’est pas effective, pour le législatif. Qu’en dit le droit constitutionnel, s’interroge l’homme de confiance du Président Sall ? Mohammed Boune Abdallah Dione ouvre donc une brèche sur l’éventualité d’une troisième candidature de son mentor. Alors que la polémique fait rage. Comme pour en rajouter une couche. Mbaye Ndiaye enfonce le clou. Tout de go et au moment où l’on s’y attendait le moins. Le ministre d’Etat, sur le plateau de la TFM à l’émission Faram Faccé laisse entendre qu’au point de vue de la constitution Macky Sall en est à son premier mandat. Remettant au gout du jour la polémique sur le troisième mandat.

Si l’on se réfère aux déclarations de ces proches du Chef de l’Etat Macky Sall, Mohammed Boune Abdallah Dione et Mbaye Ndiaye. On pourrait aboutir à la conclusion suivante que la messe est donc dite.Le doute n’est plus permis. L’actuel Chef de l’Etat serait dans les dispositions de solliciter à nouveau, le suffrage de ses compatriotes lors de la prochaine présidentielle. A ce rythme, le Sénégal s’achemine comme en 2012, le cœur serré vers l’horizon sombre de 2024.Pourquoi donc notre pays n’arrive presque soixante ans après notre accession à la souveraineté internationale à stabiliser la désignation et le mode de dévolution du pouvoir humain. Le Sénégal qui se targue d’être une référence démocratique en Afrique reste cantonnée dans l’aspect procédural de ce régime politique .Pourtant, portant dispose de toutes les compétences pour résoudre définitivement, cette question de troisième mandat qui nous poursuit toujours comme une malédiction. Telle une hydre ,un serpent à plusieurs têtes, dès qu’on les coupe, elles reviennent tous ou un phoenix qui à chaque fois renaît de ses cendres.Une polémique qui nous empêche de s’occuper des enjeux essentiels .Notamment, ceux économiques, sécuritaires, diplomatiques etc.Pour rester dans le marbre de l’histoire, le Président Sall, doit mettre fin à cette polémique. Le Chef de l’Apr doit contrôler ses hommes, siffler la fin de la récréation. En arrêtant ce débat malsain. Cette boule puante , une voie sans issue dont certains de ses proches théoriciens du troisième mandat veulent l’embarquer. Un combat qui est voué à l’échec à tous les coups. Le Président Macky Sall, qui s’était opposé farouchement, à la troisième candidature de Wade, n’a certainement pas assimilé les leçons de son ex mentor en politique Abdoulaye Wade. Avec les sanglantes manifestations à la veille de la Présidentielle de 2012. Pas moins de 13 morts lors des protestations préélectorales .Au finish, le peuple avait raison du Pape Du Sopi qui avait forcé le passage.Il perdra l’éléction. Que dire de la versatilité de nos hommes politiques ? Le Président Macky Sall semble oublieux. C’est à se demander si le pouvoir change l’homme ou montre -t-il la véritable nature de celui qui l’incarne. Au-delà de la question juridique dont l’interprétation peut varier d’un camp à un autre, l’Ethique est aussi fondamentale en politique. Platon disait « gouvernent ceux –là qui sont capables de transcender les valeurs, ceux-là dont le pouvoir n’est pas recherche de quelconque sinécure mais un sacerdoce ».Hélas qui disait que le pouvoir rend fou, le pouvoir absolu rend absolument fou?
Diaraf Diouf Senegal7