On ne peut s’empêcher de tiquer, voire paniquer face à un pouvoir qui a tendance à tout réduire au fisc. L’espoir tant cristallisé par les Patriotes était incommensurable. Et les couacs notés du régime de Macky Sall avaient fini même par exaspérer des apèristes de souche à plus forte raison l’écrasante majorité de nos compatriotes. Mais avec les Patriotes qui viennent de s’installer à la tête du pays, l’on se demande si les Sénégalais ont porté au pinacle des hommes politiques au projet politique « achalandé » ou des Inspecteurs des impôts qui mitraillent sur tout ce qui bouge afin de recouvrer des impôts. La nuance aura été de taille !
« Les pensées sont exemptes d’impôts »
Obligé de passer par ce diction de William Camden qui affirme que « les pensées sont exemptes d’impôts ». Ce, pour étayer notre réflexion dans un décor politique invraisemblable. A l’évidence, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye a mis en branle un dialogue national qui sous-tend des assises de la Justice. Moderniser le temple de Thémis afin que le droit soit dit au nom du peuple en est l’objectif principal. Tout le monde a applaudi sauf qu’on ne peut à l’entame de son tout puissant pouvoir, puisque l’on dispose de tous les leviers de la République, pointer du doigt les entreprises de presse et les sommer de payer des impôts.
L’injonction va au-delà du paiement de l’impôt !
Prosaïquement, ces entreprises se doivent de s’acquitter de leurs impôts mais la manière dont l’injonction est tombée suggère d’abord la quintessence de ce fameux dicton ci-devant : « les pensées sont exemptes d’impôts ». Les pensées de nos compatriotes d’obédience politique confondue sont exemptes d’impôts. Autrement dit, on ne peut, dans le cadre du renforcement de la démocratie, s’en prendre aux médias qui vous ont pourtant accompagné lorsque vous traversiez le désert et une fois porté au pinacle, que l’on veuille les obliger par ces pensées, à payer l’impôt du musellement. C’est à dire qu’ils adoptent une sorte de posture qui ne serait rien d’autre qu’une démission à leur mission d’informer juste et bien. Se soumettre au pouvoir des patriotes ou se démettre. Point barre ! Ce qui est virtuellement impossible.
L’assiette fiscale imposée aux entreprises de presse suscite des doutes
L’autre aspect non moins important de notre réflexion s’articule autour de l’assiette fiscale fixée pour nos entreprises de presse dont la plupart traverse d’énormes difficultés en raison de leur non-prise en charge dans la grille publicitaire étatique qui profite au mieux aux médias censés les défendre et polir quotidiennement les images des tenants du pouvoir. Ces puissants médias ne seraient guère inquiétés par le fisc quoi qu’on en dise. Du coup, les médias qui dérangent vont donc payer le plus lourd tribut. Dans leur silence parlant, les Sénégalais y voient déjà une docte manière de réduire au silence ces médias privés qui, une fois aphones sur les urgences de l’heure, ne serviraient plus rien pour le public auquel ils sont destinés à informer.
La gestion d’un pays se moralise
Basculer de l’opposition au pouvoir est aussi problématique que de basculer d’une montagne russe à une montagne Ukrainienne. Les patriotes menaient un combat légitime face à l’ancien régime. Pourtant, ils semblent aujourd’hui être sur les pas de l’ancien pouvoir qu’il traitait de tous les noms d’oiseau. Discours musclés, menaces voilées, emprisonnements et tentative de musellement de la presse. Pourtant, les Sénégalais ne rechignent jamais à ce que la réédition des comptes soit matérialisée ou que les entreprises de presse payent l’impôt, mais le plus dur dans ce pays présentement ,c’est le fait de vouloir appliquer vaille que vaille la loi du Talion (Œil pour œil, dent pour dent).L’élégance démocratique, c’est ce qu’il y a de plus belle dans un pays qui aspire à l’émergence démocratique. Et il n’est jamais trop tard pour bien faire car ce nouveau pouvoir bénéficie toujours d’un mandat à blanc mais attention. Les Sénégalais sont imprévisibles et fin analystes !
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Assane SEYE-Senegal7
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