Dans le contexte de la lutte contre les fausses informations, le National Democratic Institute (NDI), en collaboration avec le Réseau Jeunesse et Politiques en Afrique de l’Ouest (RJP/AO), organisera un séminaire de deux jours à partir du mardi 1er août. L’objectif de cet événement est de contribuer à réduire l’impact de la désinformation en offrant une formation, une sensibilisation et l’élaboration d’un plan d’action.
Le but principal est de former une communauté de jeunes politiques résistante face à la propagation de la désinformation en ligne et des discours haineux sur les plateformes numériques et les réseaux sociaux. Comme de nombreuses démocraties modernes, le Sénégal est confronté à une propagation de fausses informations dans le domaine public, surtout dans l’espace politique. Cette situation est en partie due au développement des médias traditionnels ainsi qu’à l’essor des plateformes digitales et des réseaux sociaux.
Actuellement, le Sénégal compte plus de 300 stations de radio, une quinzaine de chaînes de télévision et une vingtaine de journaux écrits. Une étude réalisée en 2021 par le Consortium pour la Recherche Economique et Sociale (CRES) et Afrobarometer indique que 75 % des Sénégalais s’informent via la radio et 73 % via la télévision. Selon la même étude, 54 % utilisent les réseaux sociaux et 48 % Internet comme sources d’information.
Parmi ces utilisateurs, de nombreux jeunes s’informent principalement sur Facebook, Tiktok, Twitter et Instagram, et beaucoup d’informations circulent également sur des plateformes démocratisées de diffusion telles que YouTube. Cependant, ces informations qui se propagent massivement en ligne sont souvent vulnérables à la manipulation. En effet, les jeunes, en tant que destinataires, ne disposent pas toujours des outils nécessaires pour vérifier la véracité des informations, ce qui les expose à des informations trompeuses qui ne contribuent pas à éclairer leur action politique ou leur engagement citoyen. C’est pourquoi la désinformation en ligne et la propagation des discours de haine sont devenues des sujets de préoccupation pour les dirigeants en raison de leur impact sur la stabilité et la paix sociale.
Historiquement, le Sénégal a été confronté à des périodes d’instabilité politique qui ont presque mis en péril sa solidité démocratique, comme en témoignent les événements de 1962, juin 2023, mai 1968, le 23 juin 2011 et mars 2021. Les manifestations récentes du début de juin 2023, par exemple, ont révélé que la plupart des personnes décédées étaient des jeunes, dont certains étaient âgés de 13 à 21 ans. Malgré l’existence d’institutions s’occupant de la jeunesse et de commissions en charge de la communication digitale, la formation est en déclin, comme le montrent les dérives sur les réseaux sociaux et les discours haineux. Il est donc essentiel de revenir aux fondamentaux en sensibilisant les jeunes à une utilisation responsable et éclairée des informations circulant sur internet et les réseaux sociaux.
L’objectif général de cette initiative est de responsabiliser les jeunes en leur fournissant les outils nécessaires pour analyser de manière critique les informations digitales, prévenir une exposition excessive à la violence politique en les éduquant sur les réseaux sociaux et les sites d’information en ligne, renforcer le dialogue entre les jeunes politiques des partis, établir un réseau multi-acteurs pour lutter efficacement contre la désinformation et ses conséquences néfastes, et élaborer un plan d’action visant à atténuer les effets de la désinformation en prévision de l’élection présidentielle du 25 février 2024.
SARA JUPITER Senegal7
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