Et l’opposition, joue-t-elle le rôle qui est le sien ? Sans prétendre de but en blanc répondre à cette problématique, il urge cependant d’en dégager des pistes de réflexion, dans un contexte politique où l’électricité est dans l’air, consécutivement à la hausse annoncée. Où à tout le moins, les retrouvailles Wade–Macky ont-elles anesthésié une frange importante de l’opposition sénégalaise au point de la rendre amorphe ? Voici autant de questions qui nous ouvrent des pistes de réflexion sur un pouvoir et une opposition qui ne s’en tiennent qu’à leur tête.
Une opposition de salon, une opposition dispersée, une opposition réfractaire au consensus est presque une opposition sans objet. Car, c’est de la régulation du jeu politique et/où démocratique dont il s’agirait . Quand les élections approchent, l’opposition signe sa présence permanente dans le terrain avec en bandoulière les préoccupations du peuple mais dès que les élections s’éloignent, elle semble prise d’une froideur déconcertante. Plus de rassemblement, plus de rencontre, plus de marche, plus de poing tapé sur la table. Or, la démocratie est une donnée jamais acquise d’avance.il s’agit de la consolider quotidiennement et en fonction des adversités. Si Macky avait son opposition, il n’y aurait pas de parrainage, il n’y aurait pas de candidats écartés, il n’y aurait pas de leaders matraqués, il n’y aurait pas de suppression du poste de PM, Il n’y aurait pas d’abus de pouvoir, il n’y aurait pas d’élections truquées. Si Macky avait son opposition, il n’aurait jamais pu parvenir à la réduire à sa plus petite expression comme il l’avait clamé. Comble du destin, ses retrouvailles avec Me Wade ont virtuellement contribué à isoler l’opposition, excepté des leaders, dont la constance réprobatrice n’a jamais souffert d’ambigüité.Ainsi, une fois le calumet de paix fumé, Wade a signé l’inertie d’une partie de l’opposition que son parti incarnait au plus fort de la guerre avec son ancien PM. Aujourd’hui, c’est le cas de son fils Karim qui compte mais pas les Sénégalais. Si Macky avait son opposition, Guy Maruis et Professeur Babacar Diop et Cie ne seraient pas emprisonnés. Si Macky avait son opposition, cette dernière porterait vraisemblablement le combat du peuple mais hélas !
Assane SEYE-Senegal7
