Dakar, ville morte : lendemains de Magal de Touba

Dakar, la bouillonnante capitale du Sénégal, est réputée pour son animation et sa vie trépidante. Mais au lendemain du Magal de Touba, cette énergie est mise en pause. Un phénomène de « ville morte » s’installe, offrant aux Dakarois et aux visiteurs un panorama inhabituel. Un silence singulier plane sur Dakar, en particulier dans le quartier de Yoff, où le marché habituellement bondé présente un visage méconnaissable.

Au marché de Yoff, des volets clos

Habituellement, le marché de Yoff est un endroit vivant, où se mêlent les cris des vendeurs, le brouhaha des discussions et le parfum des mets locaux. Mais ce matin, la plupart des boutiques ont fermé leurs volets, laissant derrière elles une atmosphère silencieuse et un paysage dépouillé. Les étals colorés ont cédé la place à des rues presque vides

Témoignages des habitants de Yoff Layenne et Yoff Tonghor…

Fatou Pene, une habitante de Yoff Layenne, témoigne : « C’est toujours comme ça chaque année après le Magal. Les commerçants, en grande majorité, vont à Touba pour les célébrations et mettent du temps à revenir. On s’y est habitués, même si cela crée un vide dans le quartier. »

Du côté de Yoff Tonghor, la situation est similaire. Mamadou, un vendeur de fruits, nous confie : « J’ai préféré fermer ma boutique aujourd’hui. Une partie de ma famille est à Touba, et le rythme de la ville est tellement lent que ça ne vaut pas la peine d’ouvrir. »

Une pause qui offre un autre visage de Dakar…

Les rues de Yoff, généralement vibrantes et pleines de vie, sont maintenant peuplées de quelques passants égarés, profitant du calme pour se promener ou discuter tranquillement. Les klaxons incessants ont laissé place au chant des oiseaux, et l’air semble plus pur, moins chargé par la pollution habituelle.

Cette pause, bien que déroutante pour certains, offre un moment de répit, un instant de contemplation. C’est l’occasion pour beaucoup de prendre le temps, de se ressourcer, avant que le rythme effréné de la capitale ne reprenne ses droits.

Bien que ce phénomène de « ville morte » puisse sembler déconcertant pour les non-initiés, il est profondément ancré dans les traditions et le rythme de vie de Dakar. Un rappel que la spiritualité et les traditions ont toujours une place prépondérante dans la vie des Sénégalais.

SARA JUPITER    Senegal7