La POSTE du Sénégal : Quand les salaires deviennent des lettres égarées !, (Par Ansoumana Sarr, Député)

Les salaires du mois d’octobre ont été virés presque à la fin du mois de Novembre. À la suite de ce nouveau retard qui avait battu tous les records depuis le début de cette crise à la Poste, nous avons pu lire, à travers un communiqué, que le ministre de tutelle avait promis que les salaires de l’année à venir, en l’occurrence 2025,seront payés à temps. Quid des mois de Novembre et Décembre ? À la date d’aujourd’hui, le 11 décembre 2024, les postiers attendent toujours le virement des salaires. En nous garantissant le paiement des salaires de 2025 et au regard de ce nouveau retard , je suis tenté de dire: qui ne peut pas le moins (les 2 mois restant de 2024) , ne pourra pas le plus (les 12 mois de 2025).

Dans un monde où la dignité et le respect des droits des travailleurs doivent primer, il est inacceptable que les postiers soient victimes du non paiement de leurs salaires. Ce phénomène, n’est pas seulement une atteinte à leur situation financière, mais également une violation de leurs droits fondamentaux.

Le non paiement des salaires n’est pas un simple retard administratif ; c’est un manquement à la responsabilité de l’Etat envers les employés (LA POSTE appartenant à 100% à l’Etat).

Il est temps que l’Etat prenne des mesures concrètes et durables afin de garantir le paiement des salaires à temps et mette en œuvre ses engagements concernant LA POSTE.

Le climat de stress constant au sein des bureaux de Poste a assez duré. Son impact sur le morale des employés crée une ambiance de travail stressante et démotivante. La préoccupation de ne pas savoir quand ils recevront leur salaire se mêle à la pression des objectifs de performance, rendant chaque jour de travail un véritable défi. Ce stress chronique peut avoir des conséquences graves sur la santé mentale des travailleurs, comme la dépression et l’anxiété.
Les écoles où sont inscrits les enfants des postiers ne connaissent pas les retards des salaires. Les bailleurs des postiers, non plus. Le boutiquier du coin où se rend le postier ne parle pas notre langue, à fortiori la signification de « retard de salaire « .

À cause de cette précarité de plus de 3 ans , beaucoup de postiers ont bazardé le peu de biens que leurs maigres salaires leur avaient permis d’acquérir.

Ça suffit.

Postier un jour, Postier pour toujours.

Ansoumana SARR
Juriste/Contrôleur des Postes
Député de la XVe législature