Le directeur de l’Hôpital Roi Baudouin réagit aux accusations des syndicats: »un enfant a été déclaré mort alors qu’il vivait toujours dans les tiroirs de la morgue »

Acculé par les syndicats du SAMES (Syndicat Autonome des Médecins du Sénégal), le directeur de l’Hôpital Roi Baudouin, Cheikh Mbaye Seck, a pris la parole pour apporter sa version des faits concernant les accusations portées à son encontre. La crise semble tourner autour de revendications financières, notamment des indemnités pour les chefs de service et les médecins non chefs de service, des soutiens au logement, ainsi que des astreintes. Le directeur affirme que ces revendications, qu’il qualifie de « sections à incidence financière, » ont retardé les réunions.

 

« C’est des sections à incidence financière qui ont retardé la réunion : ils réclamaient 250.000f comme indemnité de responsabilité pour les chefs de service qui sont au nombre de 16. Pour les 12 médecins restants, ils réclamaient 200.000f comme indemnité de médecin non chef de service, ce qui n’existe nulle part au Sénégal ; ils tablent sur 100.000f au minimum pour l’appui au logement ; Ils réclament une astreinte dont le minimum est de 100.000f. Partant de ces questions, je ne dis pas non… » déclare le directeur.

 

Cependant, il ne nie pas l’existence de problèmes au sein de l’hôpital. Selon des sources concordantes, un incident grave aurait eu lieu, impliquant la déclaration erronée de la mort d’un enfant. La famille aurait été appelée pour récupérer le corps, mais à son arrivée, l’enfant était toujours en vie dans les tiroirs de la morgue. Des allégations graves qui suscitent des inquiétudes quant à la gestion des situations d’urgence au sein de l’établissement.

 

Le directeur dénonce également le comportement des médecins grévistes, soulignant un manque de volonté à accompagner la population de Guédiawaye, qui dépend largement de l’Hôpital Roi Baudouin. Il mentionne notamment des problèmes d’accès à la consultation gynécologique, avec une pénurie de praticiens à partir de 15h, obligeant le recours à des étudiants de quatrième année.

 

Face à ces défis, le directeur annonce des mesures strictes pour assurer le bon fonctionnement de l’hôpital. Il a engagé un cabinet d’huissier pour le pointage des médecins et affirme que cela n’est pas de l’acharnement, mais une nécessité pour garantir la présence et la ponctualité des professionnels de la santé.

 

En réponse aux accusations des syndicats, le directeur affirme être prêt à faire face à la justice:

« Si les demandes d’explications ne sont pas valables, qu’ils saisissent n’importe quel tribunal, je n’ai pas peur, je répondrai présent avec mes documents. Je les attends devant la justice de pied ferme. Cela ne me fera pas reculer! »

 

Par ailleurs, le directeur insiste sur le fait que la grève des médecins n’a pas eu d’impact négatif sur le fonctionnement de l’hôpital. Il avance des chiffres pour étayer ses propos, affirmant que l’établissement a même dépassé ses recettes journalières pendant la période de grève.

 

 

SARA JUPITER  SENEGAL7