A cinq mois des élections locales du 23 janvier 2022, les sénégalais assistent stupéfaits à un conflit entre l’Etat et le pouvoir de Macky Sall. Même s’il est avéré que l’Etat procède d’une institutionnalisation du pouvoir politique, l’inversion des rôles ou la confusion à dessein entre ces deux entités distincte annihile la démocratie et pose un rapport de force discontinu entre acteurs politiques. Ces histoires de refus des maires de la majorité de délivrer des certificats de résidence et l’exclusion des primo-votants des listes électorales, pose un réel problème d’éthique dans la gestion de l’Etat. La démocratie, elle est avant tout élégance dans le respect de l’application de la Loi fondamentale.
Il n’y a pas un seul jour qui passe ces derniers temps, sans que les médias de la place ne fassent mention, d’un maire de la majorité présidentielle qui délivre des certificats de résidence, aux militants de leur camp tout en les refusant à ceux de l’opposition.
L’enjeu des prochaines joutes électorales est de taille puisqu’il constitue le bréviaire de la prochaine présidentielle. L’opposition croit dur comme fer que le pouvoir bloque l’inscription des jeunes sur les listes électorales en rendant difficile l’obtention du certificat de résidence aux primo votants voire la carte nationale d’identité.
Une problématique qui persiste sans que la société civile ou de bonnes volontés n’appellent les protagonistes à la raison. Tout le monde reste sourd et muet voire indifférent à ce qui demain pourrait coûter cher à notre pays le Sénégal. En mars dernier, aucun sénégalais n’avait présumé d’un tel chaos de l’ordre contingent. Mais les signes et signaux étaient perceptibles sans qu’on n’en prenne garde.
Dakar était presque sous les décombres et le bilan macabre de ces manifestations reste toujours vivace dans l’esprit de nos compatriotes. Le monde nous regardait hélas chicanant un peuple de la teranga qui se croyait à l’abri de tels dérapages.
En vérité, le problème de la délivrance des certificats de résidence et le blocage de l’inscription des primo-votants sur les listes électorales est d’abord né du conflit entre l’Etat et le pouvoir de Macky Sall. D’aucuns auront tendance à faire l’amalgame entre ces entités distinctes scellées certes par ce qu’un auteur appelle « l’art de la technique qui fait travailler toutes les sciences ».
En l’occurrence, la politique. Le pouvoir de Macky Sall passe mais l’Etat du Sénégal reste. Toute confusion entre ces deux entités procède d’une volonté louche de saper les fondamentaux de la démocratie. Si au 21e siècle, le Sénégal ne parvient pas à évacuer des problèmes de certificats de résidence, d’inscription sur les listes électorales et de carte nationale d’identité, il y a indubitablement de quoi s’inquiéter pour notre pays.
On ne saurait décerner à l’opposition un mandat à blanc mais également le pouvoir de Macky censé organiser des élections libres et transparentes donne l’impression de n’avoir plus de légitimité. Ainsi, chaque camp tente de sortir des sentiers battus en violation flagrante de la loi pour se faire prévaloir.
Le décor est déjà planté. Les uns sont prêts à s’agripper au pouvoir, même s’ils vont y laisser leur peau, et les autres aussi sont prêts à réclamer leurs droits dans un processus électoral déjà vicié quitte à y laisser leur vie. Irréversiblement, le Sénégal marche vers un chaos indescriptible.
Les germes d’un contentieux post électoral émaillé de violences sont déjà perceptibles et personne ne lève le doigt à l’exception de nos vaillants chefs religieux qui restent les seuls remparts de ce pays . Dans la démocratie, tout le monde est en paix mais dans l’anarchie, personne ne peut présumer de ce qui peut arriver à notre pays le Sénégal. Diantre !
Assane SEYE-Senegal7
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