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Mamadou Dia, chantre de l’indépendance économique

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En direction de la célébration du 59éme anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale, Senegal7 revient sur le parcours des figures marquantes de l’histoire politique du Sénégal. Aujourd’hui nous nous intéressons au profil de Mamadou Dia.

Son patriotisme est légendaire, son sens de l’éthique et de la morale incontestable. Mamadou Dia est resté dans les mémoires comme celui qui tenait à libérer le Sénégal indépendant de l’influence française. Un combat qui va le conduire à la disgrâce. Né le 18 juillet 1911 à Khombole, Mamadou Dia est un produit de l’école normale William Ponty. Instituteur de formation, il entre en politique en 1946 et milite au sein de la Section française de l’internationale ouvrière (SFIO). Le 27 Décembre 1948, il démissionne de la SFIO et crée avec Léopold Sédar Senghor le Bloc Démocratique sénégalais. Mamadou Dia est élu grand conseiller de l’Afrique occidentale française (AOF) puis sénateur du Sénégal entre 1949 et 1955 et député à l’Assemblée nationale française en 1956.Avec l’instauration de la loi cadre, il devient vice président du conseil de gouvernement du Sénégal en mai 1937. Lorsque Charles Degaulle propose, en 1958, un référendum pour la communauté franco-africaine, Dia prend position pour la rupture avec la France là où Senghor opte pour la communauté.Après l’indépendance en 1960, Senghor et Dia se partagent le pouvoir dans un exécutif bicéphale. Léopold Sédar Senghor sera président de la République et Mamadou Dia, chef du gouvernement.  Ce dernier sera même l’initiateur du premier plan de développement économique du Sénégal. Les relations entre les deux figurent de l’exécutif ne vont pas tarder à tourner au vinaigre. Ils ont des divergences d’orientation. Dia milite pour une rupture plus marquée avec la France. Ce qui contrarie les intérêts français. Le 08 décembre 1962 à Dakar, il tient un discours où il prône le « rejet révolutionnaire des anciennes structures » et une « mutation totale qui substitue à la société coloniale et à l’économie de traite une société libre et une économie de développement« . Ce discours souverainiste va accélérer sa chute. Les députés fidèles à Senghor déposent une mention de censure pour renverser le gouvernement que Dia dirige. Ce dernier s’y oppose et tente d’empêcher son examen par l’Assemblée nationale qu’il évacue de force. Léopold Sédar Senghor l’accuse de tentative de coup d’Etat. Il est arrêté le 17 décembre 1962 puis jugé par la Haute cour de Justice avant d’être condamné à la perpétuité. Incarcéré à Kédougou, Mamadou Dia va bénéficier d’une grâce douze ans plus tard. Il va mourir le 25 janvier 2009 à Dakar, léguant à la postérité son sens de l’honneur et de la dignité.

Mbissane TINE-Senegal7

 

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