Dans les arcanes du pouvoir , des semaines de pourparlers discrets ont récemment abouti à un accord politique inattendu entre d’anciens adversaires. Facilitées par un réseau de « bonnes volontés », ces négociations ont jeté les bases d’une entente historique, offrant un nouvel horizon politique dans le pays. L’épisode commence par une série de gestes symboliques. Lorsque Macky Sall, le président sortant, prend son envol pour La Mecque le 3 avril dernier, il le fait à bord de l’Airbus A320 Neo, l’avion présidentiel qu’il connaît bien. Pourtant, son successeur, Bassirou Diomaye Faye, avait été officiellement investi la veille. Ces gestes en apparence anodins cachent en réalité des tractations politiques d’une ampleur considérable.
Selon des sources proches du dossier citées par « Jeune Afrique », les négociations entre les différentes parties ont débuté timidement, mais ont pris de l’ampleur après la décision du Conseil constitutionnel d’écarter la candidature de Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade. Macky Sall, espérant le soutien de Wade-fils en cas de second tour, avait tenté de repousser les élections pour permettre la réintégration de Wade et d’Ousmane Sonko dans la course.
Le rôle crucial dans ces pourparlers est attribué à Ousmane Yara, un homme d’affaires malien aux relations étroites avec les cercles présidentiels en Afrique de l’Ouest. Proche du président nigérian Bola Tinubu et ami de longue date de Macky Sall, Yara est un intermédiaire essentiel dans les discussions. Il a établi des contacts avec Ousmane Sonko et d’autres figures de l’opposition, facilitant ainsi le dialogue entre les parties.
Pendant les pourparlers, plusieurs sujets ont été abordés, notamment le report des élections et une éventuelle loi d’amnistie. Cependant, l’issue des discussions dépendra en grande partie des décisions du Conseil constitutionnel, qui aura le dernier mot sur la date des élections.
L’accord politique semble également avoir des implications financières. Selon les informations rapportées par le média, certains cadres du parti au pouvoir sont convaincus que Macky Sall aurait financé une partie de la campagne de la coalition Diomaye Président, fruit des négociations entre les acteurs politiques.
Enfin, le jour du vote, des gestes de conciliation sont observés. Malgré les restrictions de déplacement interrégionales, Macky Sall autorise Ousmane Sonko à se rendre à Ziguinchor pour voter, illustrant ainsi une détente politique inédite.
SARA JUPITER SENEGAL7
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