Quatre mois sans salaire : la colère noire des travailleurs de l’UDE envers Diop Sy

À la veille de la Tabaski, les travailleurs de l’Urbaine d’entreprise (UDE), une société de gestion des ordures ménagères à Thiès, se retrouvent dans une situation désespérée. Cette entreprise, propriété du député-maire de Tivaouane, Demba Diop Sy, ne leur a pas versé de salaire depuis quatre mois. Une situation qui exacerbe leur colère et leur désarroi. Les chauffeurs et mécaniciens, responsables au quotidien de la gestion des ordures et de l’entretien des camions, expriment leur profond mécontentement.

« Nous vivons dans des conditions misérables au sein de cette entreprise, avec les retards des salaires. Nous n’avons jamais vu nos contrats. On nous paye sous l’arbre à palabre. On met l’argent sous pli, dans une enveloppe et nous le recevons n’importe où et quand. C’est inadmissible ! », s’indignent-ils.

Ils dénoncent également l’absence totale d’assurance et de réévaluation des salaires. Les rémunérations, variant entre 100.000 FCFA et 125.000 FCFA, restent figées depuis des années, malgré l’augmentation du coût de la vie.

Cheikh Ndiaye, chauffeur avec près de quinze ans de service à l’UDE, déplore la perspective de passer une autre fête religieuse dans la misère.

« Après avoir passé la Korité dans la dèche, les travailleurs de l’UDE risquent, pour la Tabaski, de fermer les yeux sur leurs besoins familiaux », confie-t-il avec amertume.

Il ajoute, avec une colère palpable :

« Je dois aller passer la fête à Mbilor, mon village natal, dans le département de Dagana avec ma famille, mais, jusqu’à l’heure où je vous parle, je me trouve dans le doute, désorienté. J’ai peur d’y aller avec les mains vides ».

Madické Sarr, un autre chauffeur, partage cette inquiétude.

« Nous sommes dans l’inquiétude totale. Comme à Tivaouane, d’autres travailleurs dans d’autres coins du pays, vivent la même situation », souligne-t-il selon senenews.

La situation des travailleurs de l’UDE est emblématique des difficultés que rencontrent de nombreux employés dans le secteur informel au Sénégal. Face à cette détresse, les travailleurs appellent à une intervention rapide des autorités compétentes pour régulariser leur situation et leur permettre de célébrer la Tabaski dans la dignité

                                                                                                                                           SARA JUPITER  SENEGAL7