Interdiction de déplacements entre départements : Un étrange paradoxe de l’Etat

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Le ministre de l’intérieur a annoncé ce mercredi 13 mai 2020 l’interdiction des déplacements entres les départements à l’intérieur du pays. Une décision  consécutive  à celle du Chef de l’Etat de rouvrir  les marchés , les » loumas » et les lieux de culte, entre autres. Mais cette décision de Aly Ngouye Ndiaye ne serait pas motivée. 

En mettant en place l’état d’urgence et le couvre-feu, le 23 mars 202,le Président Macky avait simplement interdit les déplacements entre régions. Les Sénégalais avaient donc la possibilité de se déplacer dans leurs régions de résidence entre 5h du matin et 21h.

L’ouverture des marchés et « loumas » annoncée par le président Macky Sall lundi dernier avait suscité un immense espoir chez les populations qui étaient  éprouvées économiquement par la Pandémie.

Seulement, l’interdiction des déplacements entre les départements à l’intérieur du pays risque de porter un sacré coup à la tenue de ces « loumas » qui polarise des centres d’Intérêt économiques. Parce que le bon déroulement de ces marchés hebdomadaires nécessite un déplacement des marchands d’une localité à une autre. C’est ce qui fructifient leurs échanges économiques.

Pour rappel, le  » louma » en Ouolof signifie en en français foire. Et par définition, cela corrobore la définition du dictionnaire Larousse : « Manifestation commerciale périodique, généralement annuelle, pendant laquelle les producteurs exposent des échantillons de leurs produits et enregistrent les commandes qui leur sont passées ».

Dans la gestion de cette pandémie, nous constatons  de plus en plus un paradoxe au niveau des décisions prises au plus  haut sommet de l’Etat. Le président de la République et son ministre de l’intérieur devraient harmoniser leurs décisions avant leurs publications. Car,il semblerait que c’est sur un simple coup de tête qu’ils prennent des décisions susceptibles d’affecter les intérêts contingents des Sénégalais.

S’ils avaient auparavant consulté des économistes, ils n’auraient jamais empêché les déplacements entre départements et procéder à l’ouverture des « loumas ». C’est un paradoxe qui ne se pardonne pas car affectant carrément les activités économiques au niveau des « loumas ».

Gouverner, c’est prévoir mais avant d’agir, il faut impérativement le point de vue des spécialistes habilités. A contrario, ce serait toujours les Sénégalais qui vont en pâtir. Et avec l’interdiction de déplacements entre départements, c’est  malheureusement le cas.

 

Mouhamadou Sissoko-Senegal7

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