Présent en conférence de presse, Gerard Piqué a répondu sans langue de bois aux questions des journalistes.
Après des derniers jours plutôt mouvementés, au cours desquels il a notamment été sifflé et insulté lors des entraînements de la Roja en raison d’une prise de position en faveur du fait que les Catalans puissent décider de leur avenir, Gerard Piqué était présent en conférence de presse en ce début d’après-midi, pour tenter de calmer les esprits. « Je veux que vous puissiez tous poser vos questions, je veux parler, régler ce problème, on sera là le temps que vous voulez », a démarré le défenseur de la sélection espagnole.
« Le premier jour à portes ouvertes a été difficile, parce qu’évidemment on aime pas que les gens qui supportent ton équipe soient contre toi, avec une certaine virulence, recevoir des sifflets et des insultes ne fait jamais plaisir, mais je crois que c’est un challenge pour moi. Il y a beaucoup de gens en Espagne qui peuvent comprendre comment je peux me sentir et ce que j’exprime, indépendamment de la façon dont pense chacun. C’est pour ça que je suis là et que le coach en a aussi décidé ainsi, on est devant un objectif qu’on traque depuis un an. En gagnant l’Albanie on est qualifié, on doit se concentrer surtout là-dessus et sur la quête des trois points. Quitter la sélection serait donner raison à ces gens qui insultent, ça m’a surtout fait mal pour mes coéquipiers, c’est une situation tout sauf facile pour eux », a expliqué le joueur du FC Barcelone, qui a parfois même revêtu un rôle d’homme politique, répondant aussi à des questions plus politiques liées à la situation en Catalogne.
Piqué appelle au dialogue
Et ce qui fait le plus mal au défenseur central, c’est que les gens doutent de son engagement lorsqu’il défend les couleurs de la Roja : « c’est impossible de remettre en question mon engagement et motivation, je suis ici depuis 15 ans, je considère la sélection comme ma famille, mon engagement pour l’équipe nationale a toujours été maximum, à tous les niveaux, ça me fait mal qu’on doute de moi, je suis très fier d’être avec la sélection espagnole. Je ne regrette rien, c’est ce que je sens, je crois que nous sommes dans un monde où tout le monde a ses opinions, c’est impossible qu’on pense tous la même chose, chacun pense de façon différente. Moi je suis en faveur que les gens puissent voter, que ce soit pour le oui ou le non, je respecte le fait qu’il y ait des gens qui pensent que les Catalans ne puissent pas voter, et avec le respect et le dialogue, on arrive toujours à bon port. On en parle avec les coéquipiers, on a des opinions différentes. Je ne comprends pas pourquoi c’est mal vu qu’un sportif parle de politique. Je comprends qu’il y ait des gens qui ne souhaitent pas se mouiller, mais moi je veux exprimer ce que je sens. Pourquoi un journaliste ou un serveur pourrait le faire et pas un footballeur ? ».
Et surtout, Piqué a encore abordé ce thème délicat de l’indépendantisme, répétant qu’il n’est pas pour la séparation entre l’Espagne et la Catalogne : « ce n’est pas incohérent qu’un indépendantiste joue avec la sélection, même si ce n’est pas mon cas. Un indépendantiste pourrait jouer en sélection espagnole, l’indépendantiste n’a rien contre l’Espagne, les Catalans qui veulent l’indépendance veulent juste leur pays. Si tu penses que l’Espagne est un p*tain de pays avec des supers gens, pourquoi un indépendantiste ne pourrait pas jouer avec la sélection espagnole ? Mais ce n’est pas mon cas je le répète ». Voilà qui devrait calmer un peu les ardeurs autour de la sélection espagnole et de la figure de Gerard Piqué, avant les deux rencontres de la Roja face à l’Albanie et Israël.
Piqué conspué lors de l'entraînement de la… par evidenceprod
