Focus : Vous avez dit une véritable crise de l’Etat de Droit en Afrique de l’Ouest !
L’instabilité semble gagner certains pays de l’Afrique de l’Ouest. En cause, certains Chefs d’Etat qui s’entêtent à vouloir faire un 3e mandant alors que la Constitution de leurs pays ne les y autorise pas. Etant entendu que cette disposition intentionnelle n’y est point inscrit explicitement.
De la Guinée à la Côte d’ivoire en passant probablement par le Sénégal, l’on risque d’aller vers l’embrasement total si les présidents Alassane Ouattara, Alpha Condé et Macky Sall, dont le nombre de mandat requis va s’épuiser, s’entêtent à vouloir faire un 3e mandat. Dans ces pays, leur charte fondamentale risque d’être foulée du pied pour le bon vouloir de citoyens plébiscités qui n’ont eu comme seule mérite que d’être portés à la tête de leurs pays.
Pour le fondateur du « Think Tank » Afrikajom Center, cette situation est la résultante d’une crise profonde de l’état de droit en Afrique de l’Ouest.
« Au-delà de la question du troisième mandat, qui n’est pas inscrite explicitement dans aucune Constitution africaine d’ailleurs, le problème de fond, c’est la crise profonde de l’État de droit, du suffrage universel, avec la contestation récurrente des élections avec des contentieux préélectoraux électoraux et post-électoraux. Et pire, avec les coûts politiques, démocratiques et sécuritaires », déclare Alioune Tine.
Même si les populations Ouest-africaines, au nom de la Démocratie et de l’état de droit, vont s’interposer pour empêcher cette manœuvre malsaine, qui n’honore point les jeunes démocraties comme la Guinée, la Côte d’Ivoire ou le Sénégal, certaines « têtes brûlées » tenteront quand-même de marcher sur des cadavres pour assouvir leur désir de s’éterniser au pouvoir.
« C’est des répressions sans concessions avec des dizaines de morts en Guinée, des dizaines d’arrestations et de détentions d’opposants et de membres de la société civile. En Côte d’Ivoire, le troisième mandat de trop est risqué pour un pays qui a connu, il y a 10 ans, une situation post-électorale particulièrement meurtrière », affirme Alioune Tine, qui a pris part à beaucoup de médiations dans le continent.
A noter qu’il est encore tant pour ceux qui voudraient au péril de la Constitution de leur pays faire un 3e mandat, de se ressaisir pour sortir par la grande porte. Car, il n’est jamais trop tard pour bien faire. Et la nouvelle conscience citoyenne et démocratique de la jeunesse africaine est révulsée par la dynamique d’un 3e mandat anticonstitutionnelle.
Et il n’est pas exclu qu’il y est un embrasement total de toute l’Afrique de l’Ouest. A charge à la communauté internationale et la Cedeao de stopper ces dérives qui ne militent pas en faveur de la relance de l’économie mondiale drastiquement grevée par la pandémie à coronavirus.
A.K.C – Senegal7
